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Enseignements stage 2008 (Connaissance et mise en pratique)

Une présentation des enseignements de Swami Suddhanandaji,

             donnés à Beaulieu s/Dordogne du 16 au 23.08.2008 

   Swamiji nous a enseigné comment conduire, consciemment, notre  mental sur la route de la vie. En utilisant l'image du conducteur et de la voiture, il nous a fait comprendre qu'il faut être un vrai conducteur qui assume pleinement sa conduite. Le conducteur saoul ne peut pas contrôler, guider son véhicule.  Il crée des accidents parce qu'il n'est pas à même de contrôler le tableau de bord de son véhicule. L'alcool le guide lui-même et son mental est perturbé, incapable de gérer sa conduite intérieure et extérieure. Si sa voiture entre en collision avec une autre sur la route qui est responsable de l'accident? Est-ce le conducteur qui est saoul ou le véhicule? Le véhicule est un objet insensible, innocent. Pour être responsable de ses actes, il faut être conscient d'exister.

 

Sur la route de la vie, nous rencontrons tous des chauffards. Ils conduisent vite et mal, entrent en collision avec les autres  mais, ne sont pas prêts à assumer leurs actes. Ce sont des êtres dangereux qui peuvent faire beaucoup de mal aux autres sans en être vraiment conscients. Pourquoi se conduisent-ils ainsi? Ils ne savent pas gérer leur tableau de bord intérieur, leur mental, leurs pensées. Celles-ci les guident, au hasard, sans qu'ils les contrôlent  tout comme le conducteur saoul est guidé par l'alcool...Savent-ils où ils vont?  Connaissent-ils leur destination?

Est-ce leur véhicule qui décide de sa destination ou eux-mêmes? Fort heureusement, l'être humain, seul, a  cette prérogative et responsabilité!...Dans le cas contraire, notre vie serait totalement subie et nous serions tels des automates. Nous devons décider de notre destination.

 

Cependant, comment décider librement et en êtres humains responsables quand nous ne connaissons pas notre tableau de bord intérieur, notre ego, notre mental? Comment connaître  nos pensées, notre ego? Nous ne sommes pas habitués à nous poser ces questions parce que nous nous laissons diriger par nos pensées et notre ego. Nous devons donc commencer à les observer, à les étudier. Nous nous rendrons, alors, compte que nous sommes,  bien souvent, guidés par nos ego, nos pensées sans le savoir...Or, nos pensées sont des suggestions et non des ordres. Pourtant, nous les interprétons répétitivement comme des ordres et non comme des suggestions. Nous agissons donc tels des pantins, mus par les ficelles de nos pensées. Une pensée nous dit de nous lever et immédiatement, nous nous levons. Puis, une  autre pensée surgit et nous dit de sortir de notre chambre. Nous nous exécutons sans même nous interroger sur notre action. Voulions-nous vraiment agir ainsi? Nous serions surpris de réaliser que nous avons agi sans nous poser de questions.  Ai-je véritablement décidé cela ou mes pensées me l'ont-elles suggéré et ai-je immédiatement agi ?  Si nous nous interrogions ainsi, nous pourrions décider d'agir selon les suggestions de nos pensées, d'agir différemment ou encore de ne pas agir. Toutefois, pour ce faire, nous devons apprendre à observer nos pensées, à nous interroger sur leurs suggestions, à comprendre que nos pensées ne sont pas des ordres.

 

A cet effet, nous commencerons à explorer le monde de la pensée, à étudier son fonctionnement. Que constatons-nous? Nos mentaux, nos  pensées sont attirés  par le monde extérieur auquel nos organes des sens nous donnent directement accès. Nous voulons fréquemment obtenir, posséder ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons. Nos cinq organes des sens nous donnent libre accès au monde des objets. Ces objets font naître des sensations en nous. Ces sensations sont interprétées par nos pensées qui les apprécient... Ce gâteau est bon, cette rose est agréable à sentir, cette musique est belle, ce paysage est beau. Alors, notre ego, notre “je” s'empare de ces sensations . Il s'attarde sur elles.  Ce faisant, peu à peu, naît le désir, construction mentale de l'ego. “Je” veux me procurer l'objet de mon désir. “Je” dois me le procurer. Pourquoi désirer ainsi l'objet? “Je” désire l'objet parce que “je” veux éprouver, à nouveau, la sensation qui m'a procuré tant de plaisir...Mais, que se passe-t-il lorsque j'obtiens l'objet? Si mon ego a “construit” un désir fort pour l'objet, je me sentirai, immédiatement, content/e. En effet, tout objet d'amour est source de joie. Sa possession me fera donc éprouver de la joie. Puis, rapidement, j'oublierai l'objet et je désirerai, à nouveau, un autre objet. Ainsi, cette joie, ce contentement ressentis dès que j'obtiens l'objet, ne dure pas longtemps. En fait, l'obtention de l'objet m'apporte un soulagement, une délivrance.

 

Quel est ce soulagement? “Je” me suis libéré/e de la tension du désir. En satisfaisant mes désirs, nés de mes constructions mentales, “je” me sens délivré/e. En effet, ces désirs n'envahissent plus mon mental. Les publicitaires ou les vendeurs maîtrisent, parfaitement, le  fonctionnement du mental et du désir. Ils nous assaillent de leurs publicités ou de leurs discours manipulateurs pour faire naître, en nous, le désir des objets qu'ils veulent nous vendre. Si nous nous laissons envahir par leurs publicités ou leurs réclames, nous devenons leurs victimes. Nous achetons, alors, l'objet de leurs publicités sans comprendre que nous avons succombé à leurs pièges...

 

Si je me sens soulagé/e lorsque mon désir est satisfait, puis-je, pour autant, dire que la satisfaction du désir m'a rendu/e heureux/se? Certainement pas puisque ce soulagement est provisoire et que bientôt, un autre désir va lui succéder. Ce nouveau désir doit, également, être comblé pour que je ressente, pendant un court moment, la joie de m'en être délivré... En fait, la satisfaction des désirs m'en délivre et me permet d'être avec moi-même. En désirant toujours de nouveaux objets, nous cherchons le bonheur dans les objets, dans les sensations qu'ils nous procurent. Cependant, les objets ne peuvent pas nous procurer le bonheur que nous cherchons. Nous aspirons à un bonheur sans fin, illimité. Or, un tel bonheur n'est pas en eux puisqu'ils sont destinés à disparaître comme tout ce qui est fait de matière. Je cherche donc le bonheur là où il ne se trouve pas. Toute notre vie s'écoule à la recherche du bonheur dans les objets, les animaux, nos semblables. Le bonheur n'équivaut pas à éprouver des sensations agréables, du plaisir...Nous passons notre vie à essayer de ressentir du bonheur dans les sensations, les sentiments. Mais, ce bonheur est précaire et nous échappe, en permanence. Que d'énergie gaspillée pour si peu de soulagement!  

 

De fait, quatre facteurs doivent coïncider, parfaitement pour que nous éprouvions un moment de bonheur:

1)      l'objet du bonheur doit être accessible,

2)      l'instrument du bonheur-le moyen- doit être à notre portée,

3)      celui qui le ressent-notre mental- doit être prêt à l'éprouver,

4)      les situations- les circonstances- doivent être favorables.

 

Ainsi, l'être humain s'épuise dans cette vaine recherche du bonheur. Il lutte pour que ces quatre facteurs coexistent mais souvent échoue... Nous “nous“ cherchons, tous, à travers objets, sensations, sentiments sans le savoir. Lorsque notre frustration devient assez forte, nous nous tournons, enfin, vers nous-mêmes pour tenter de comprendre le sens de notre vie... Il est alors temps de commencer notre quête de nous-mêmes.

 

Quand nous rencontrons quelqu'un, pour le première fois, nous lui demandons “qui il est”. A cette question , l'inconnu pourra répondre de diverses façons: “Je suis untel” (son nom)  ou “je suis ingénieur, enseignant, directeur général” (son métier ou sa fonction) ou encore “je suis français, allemand, belge” (sa nationalité) etc...Cependant, toutes ces réponses indiquent ce que la personne “a”  et non qui elle “est”. Nous ne pouvons donc pas nous satisfaire de ces réponses. Nous posons, à  nouveau, notre question: “qui êtes-vous?”. Nous  obtenons de nouvelles réponses:  “Je suis X, le fils/la fille de Y” ou “le mari/ la femme de Z”. Mais, toutes ces réponses concernent ses liens de parenté ou d'alliance qui ne “sont” pas la personne elle-même. De fait, “j'ai

un  père, j'ai un mari/une épouse. Alors, comprenant que l'inconnu est mal à l'aise, nous modifions notre question et lui demandons poliment : “que voulez-vous?”.

 

Swamiji a, ainsi, posé la même question à un étudiant qu'il venait de rencontrer, lors d'une de ses conférences. Le jeune homme lui a répondu qu'il voulait être instruit. Swamiji lui a dit qu'il l'aiderait à obtenir de l'instruction. Le jeune étudiant lui a alors déclaré qu'il voulait être instruit pour avoir un diplôme. Swamiji lui a promis qu'il l'aiderait à l'obtenir. Alors, l'étudiant lui a précisé qu'il voulait un diplôme pour obtenir un travail. Swamiji lui a proposé de l'employer dans l'un de ses ashrams.  “Très  bien”, lui a réparti l'étudiant, “mais, quel salaire me donnerez-vous?” Swamiji lui a alors demandé s'il savait vraiment ce qu'il voulait : un travail ou de l'argent? Le jeune homme lui a  rétorqué qu'il voulait un travail pour gagner de l'argent. Swamiji s'est alors engagé à lui verser une forte somme d'argent sur un compte numéroté en Suisse. La seule condition imposée étant qu'il ne pourrait pas dépenser cet argent puisque le compte serait bloqué. L'étudiant s'est, immédiatement,  écrié: “à quoi va me servir tout cet argent si je ne peux pas le dépenser pour acheter des objets?”.

 

Ainsi, Swamiji a montré que ce jeune homme voulait de l'instruction, un diplôme, un travail, un salaire, de l'argent, des objets, non pas pour eux-mêmes, mais pour ce qu'ils pouvaient lui procurer dans son existence : une certaine satisfaction, un certain contentement... L'être humain veut avoir beaucoup de choses mais, en fin de compte, que recherche-t-il, vraiment, si ce n'est

d'être heureux. L' homme recherche ces choses qui, croit-il, peuvent lui procurer le bonheur. Cependant, le soulagement obtenu est fugace et source de frustration... Il ne peut donc pas résoudre le problème de l'être humain et ne peut pas combler le vide que celui-ci ressent en lui-même. “Je” dois donc chercher le bonheur en “moi”, ici et maintenant. “Je” ne peux pas le rechercher après avoir obtenu tout ce à quoi j'aspire dans cette existence ou après la mort, comme le promettent tant de croyances religieuses !

 

Mon attention ne doit plus se disperser partout. J'ai compris que le bonheur n'est pas ailleurs. “Je” suis le bonheur que j'ai cherché en vain. Ma course effrénée vers la matière s'achève alors.  Les objets me sont utiles, me servent à subsister mais, le  bonheur n'est pas en eux.  Je comprends, désormais, la différence entre plaisir, confort et bonheur. Le bonheur est “subtil” et ne peut pas être obtenu dans ni par les objets. Ma recherche est, désormais, bien délimitée, circonscrite...”Je” cherche à “me” connaître...L' “ego” n'est pas “qui je suis”... Les écritures sacrées et l'enseignant peuvent me révéler ma vraie nature et me libérer de mon ignorance actuelle. En nous-mêmes, “parcourons” le chemin sans chemin et connaissons-nous!