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Le bilan annuel et l'égo (Connaissance et mise en pratique)

Le texte ci-après, a été rédigé à partir du  lundi 05.01.2009,  temps de reprise de nos activités quotidiennes, pour chacun(e) d'entre nous, après les fêtes du nouvel an .  Il s'adresse à notre ego qui dit, toujours,« je » mais ne se connaît pas.

 

Le Bilan annuel et l'ego

          

Que s'est-il passé depuis la fin de l 'année 2008?  En ce qui me concerne, rien de bien significatif ou important ne m'est arrivé! Il en est probablement de même pour la majorité d'entre nous. Cependant, dans notre mental conditionné, nous avons une sensation de nouveauté, de commencement, de changement...En fait, le travailleur retourne à  son travail, l'élève reprend ses études, le professeur ses enseignements, le chômeur poursuit sa recherche d'emploi, le retraité retourne à ses occupations ou à son désoeuvrement...Tout continue et rien n'est vraiment nouveau, sauf changement réel dans nos vies. Notre environnement et ses  bouleversements influe, certes, sur nos vies personnelles. Nul ne peut, sérieusement,  le contester. Mais, la façon dont nous  nous comportons  face à tous ces changements, est,  réellement, ce qui importe.  

 

Il semblerait que la nouvelle année existe pour que nous prenions conscience du temps qui passe...Nous vieillissons tous, chaque jour, davantage mais, nous ne pouvons pas le percevoir. Nos attitudes évoluent, changent, elles aussi, dans la vie de tous les jours.  Ainsi, une fois l'an, la nouvelle année nous pousse à  faire un bilan de l'année qui s'achève.  Sommes-nous différents de celui/celle que nous avons été au cours de l'année écoulée et au cours des années précédentes? Avons-nous changé? Le cas échéant, en quoi avons-nous changé? Qu'est-ce qui a changé en nous? Qu'avons-nous compris? Si nous n'avons pas changé, pourquoi n'avons-nous pas changé et pourquoi avions-nous besoin de changer?

 

Ce bilan rétrospectif et introspectif est-il nécessaire, annuellement, lors du passage à une autre année? Il n'est, certes, pas nécessaire mais s'avère, souvent, utile, constructif, salutaire dans notre évolution personnelle.  Il constitue une aide précieuse pour modifier ce qui doit l'être en nous-mêmes. On peut comparer ce passage à une nouvelle année, aux bornes qui le long des routes, indiquent les distances parcourues, depuis la borne précédente. Ces bornes délimitent les distances, tout comme la nouvelle année délimite le temps.

 

L'être humain a besoin de repères spacio-temporels conventionnels pour se situer dans la vie, dans sa vie. Ce sont, effectivement, des “conventions”, des règles admises par tous, pour que la vie ait un sens : du passé, via le présent, vers le futur, de l'endroit où nous étions, vers celui où nous sommes  puis vers celui où nous irons...Ainsi, nous pouvons tous nous repérer dans le temps et l'espace.

Nous sommes ici, dans notre hameau, village, ville, région, pays ou bien nous les avons quittés et sommes à tant de kilomètres d'eux, au Nord, au Sud, à l'Est ou à l'Ouest...Nous sommes nés au 20ième ou 21ième siècle  et vivons depuis X années. Ces jalons servent à se situer, en tant qu'individus, dans l'espace et le temps.

 

Qu'en est-il de  nos mentaux? Rationnellement, ils ont besoin de se situer dans le temps et l'espace où nous vivons. Pourquoi ont-ils ce besoin de disposer de repères spacio-temporels? Lorsque nous fermons les yeux, nous savons où nous nous trouvons dans le temps et l'espace. Ainsi, nous avons l'impression de toujours savoir où nous sommes. Mais, savons-nous qui nous sommes, ici et maintenant? Nous répondrons tous : “Je” suis “untel”( notre nom, notre identité). Cependant, qui       

est ce “je”qui répond à cette question? Ce “je” est celui/celle qui a besoin de se situer dans le temps

et l'espace. Existe-t-il/elle réellement? Si il/elle existe pourquoi a-t-il/elle besoin de l'affirmer, répétitivement?

 

 

Le/la bavard(e) congénitale éprouve, toujours, le besoin de parler pour se rassurer...L'ego est, précisément, un(e) bavard(e ) congénitale qui a besoin des mots pour croire en son existence. Les mots sont ses bornes kilométriques. L'ego se persuade ainsi qu'il existe et contrôle tout, dans et autour de sa personne. S'il a tant besoin de croire en son existence, c'est qu'il sent sa précarité, sa fragilité. L'ego s'est assimilé au corps et au mental et voudrait qu'ils soient immortels...Cependant, ils ne le sont pas puisque seule, la Conscience est , sans limites spacio-temporelles.

 

L'ego souffre donc de la mortalité du corps physique et de la migration du corps subtil, après la mort, sans savoir qu'il n'est ni le corps matériel, ni le mental (antahkarana). L'ignorance de sa vraie nature cause cette souffrance. Il se rassure avec des mots et des illusions mais, ne sait pas qui il est.

C'est pourquoi, il vit dans la peur de “se” perdre...tout en assumant, sans cesse, de nouveaux rôles.  Il ne peut que s'adapter aux changements, les subir ou les rejeter avec un sentiment de révolte en lui.

Cependant, peut-il les éviter? Dans notre univers instable, mouvant, nous sommes, parfois,  soumis à des changements rapides et pénibles que nous ne pouvons pas éviter. Comment se comporter dans de telles circonstances? Nous devons apprendre à nous y adapter sans nous fermer à nos semblables. 

Toutes les réactions égocentriques de peur, de révolte, de ressentiment, de haine ne contribuent pas à notre évolution humaine et spirituelle...bien au contraire!

 

Seule, la Conscience ne change pas, ne vieillit pas et ne meurt pas tandis que l'ego est perdu dans tous ses rôles, toutes ses identités. Il n'a pas assez de recul pour “se” connaître. S'il arrivait à se détacher de tous ses rôles, de tout ce qu'il a   mais n'est pas, alors, il pourrait parvenir à “se” connaître. Mais le veut-il? Il se laisse bercer et berner par tout ce qui le rassure : les cycles récurrents de nos vies ( le jour, la nuit, la veille, le rêve et le sommeil profond, les saisons, les fêtes religieuses ou païennes, les traditions etc.). Le retour des évènements cycliques lui permet d'oublier, pour quelque temps, sa mortalité. Il veut l'oublier...

 

Toutefois, rien n'est jamais pareil dans un univers précaire. Rien ne se reproduit à l'identique. Nos états d'esprit et les circonstances changent, en permanence. Nous ne ressentons pas les évènements de la même façon. Notre ego est donc frustré, insatisfait, inquiet, perdu dans tous ses rôles. Qui suis-je, s'interroge-t-il, enfin? Lorsque cette question est posée, l'individu commence la quête de sa véritable nature. Il se crée, peu à peu, une distance entre les évènements, les préoccupations matérielles, la vie quotidienne, ses rôles et le témoin de tout cela, en lui-même. Il ne se détache pas de sa vie antérieure, ne renonce pas à ses obligations. Il continue à accomplir son devoir mais, il sait

que tout cela n'est pas le “sens” de son existence sur terre. Il ne peut pas être un objet de  connaissance puisqu'il en est le sujet.  Il doit donc s'efforcer de découvrir le sens sous-jacent, réel de ce “je” qu'il utilise en permanence, sans “se” connaître.

 

Pour ce faire, l'individu doit accomplir un travail sur lui-même afin d'aller au-delà des apparences.

“Je” ne suis  pas l'ego qui croit tout contrôler, qui commente tout, qui désire, qui veut, qui s'est assimilé au corps et au mental. “Je” porte un nom dont la réalité est autre...”Je” vis dans l'ignorance de ce “je”. Pourquoi en est-il ainsi? L'évidence est, régulièrement, oblitérée par l'être humain. Mes lunettes sont sur mon nez et je les cherche ailleurs. Celui/celle que j'aime est auprès de moi et je l'oublie...Je veux être aimé(e) de mon semblable mais je ne m'aime pas. “Je” me forge des identités nombreuses et changeantes alors que “je” ne “me” connais pas... “Je” ne suis pas qui “je” suis véritablement. “Je” vis, en permanence, dans la projection ou l'assimilation mais ignore qui “je” suis.

 

Ce passage, cette borne, ce jalon qu'est 2009, peut être, doit être le début effectif de ma quête du sens, de la signification réelle de “je”. Ainsi, je n'aurai plus besoin de repères extérieurs pour me situer dans l'existence. Je saurai qui je suis. En moi, tout sera évident, clair. L'ego est là et “je” l'utiliserai aussi longtemps que j'aurai un corps. Mais l'ego ne m'utilisera pas. Le serpent est, désormais,  l'ornement de Siva...Om, Tat, Sat.

 

Monique Manfrini